GUINÉE : Session d’échange des associations de presse et de la HAC sur la lutte contre les discours de haine et l’incitation à la violence
Une session de deux jours s’est ouverte ce jeudi 30 octobre à l’hôtel ONOMO de Conakry, réunissant les associations de presse et le Commissaire de la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour discuter du rôle et des responsabilités des médias dans la prévention des discours haineux et des actes d’incitation à la violence.
La rencontre a rassemblé de nombreux journalistes, notamment des responsables des médias publics et privés du pays, ainsi que le président de la HAC, qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Le thème central de la rencontre : « La lutte contre les discours de haine et les actes d’incitation à la violence ».
Aboubacar Camara, Directeur général de l’UTELGUI, a pris la parole lors de l’ouverture : « Je me réjouis de prendre la parole aujourd’hui à l’occasion de cette cérémonie d’ouverture des échanges sur le rôle et les responsabilités des médias et acteurs de la communication dans la lutte contre les discours de haine, ainsi que sur la spécificité des discours haineux envers les femmes : cadre juridique et bonnes pratiques. Cette initiative est d’une grande importance, car les médias jouent un rôle crucial dans la construction de notre société et la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Les discours haineux sont un fléau qui peut avoir des conséquences dévastatrices sur les individus et les communautés. Ils peuvent inciter à la violence, renforcer les stéréotypes et créer un climat de peur et d’intolérance. Il est donc essentiel de travailler ensemble pour prévenir et combattre ces discours dans les médias. »
Il a poursuivi : « Les associations professionnelles de médias que je représente sont conscientes de leur responsabilité dans cette lutte. Nous nous engageons à promouvoir un journalisme responsable et éthique, qui respecte la dignité et les droits de tous. Nous nous engageons également à sensibiliser nos membres aux dangers des discours haineux et à les encourager à adopter des pratiques éditoriales responsables. Cependant, cette mission ne peut être accomplie seule. La collaboration de tous les acteurs — institutions publiques, organisations de la société civile et communautés — est indispensable pour créer un environnement médiatique qui promeut la tolérance, la compréhension et le respect mutuel. Au cours de ces échanges, nous discuterons des défis et opportunités liés à la lutte contre les discours haineux, partagerons nos expériences et bonnes pratiques, et identifierons des pistes pour renforcer notre action collective. »

Le président de la HAC, Aboubacar Yacine Diallo, a rappelé l’objectif central de cette rencontre : « L’objectif est clair : lutter contre les discours de haine et les actes de violence. Ce thème est particulièrement pertinent à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025. Les élections sont souvent des moments de tension politique pouvant dégénérer en conflits sociaux et causer des préjudices considérables. L’histoire politique de la Guinée montre que presque toutes les élections ont été marquées par des incidents liés aux discours haineux et à l’incitation à la violence. J’espère que la prochaine élection se déroulera dans la paix, comme cela a été le cas pour le référendum. La presse a joué un rôle fondamental dans le maintien de la paix avant, pendant et après le référendum constitutionnel, et je souhaite qu’elle joue le même rôle lors du scrutin à venir. Je recommande à tous les journalistes de faire attention aux discours des politiciens et de ne pas diffuser les messages de haine ou les incitations à la violence. Je suis persuadé que, si nous respectons ces principes, la paix prévaudra et que la presse sera un vecteur de paix. »
Mohamed Jr Camara
