Mariage forcé déjoué : Aminata Malano fuit pour échapper à un destin imposé…elle reste introuvable
Le destin d’Aminata Malano, aujourd’hui âgée de 23 ans à l’époque, et originaire de la préfecture de Guéckédou, a basculé le 25 septembre 2023. Ce jour-là, la jeune femme quitte clandestinement le territoire guinéen, déterminée à échapper à un mariage arrangé avec un homme de 70 ans, imposé par sa propre famille. Un mariage qu’elle a qualifié dans une lettre laissée à une amie de « sentence déguisée ».
Selon plusieurs témoignages concordants recueillis auprès de ses proches, de voisins, et de membres d’associations de défense des droits des femmes, Aminata aurait épuisé toutes les voies possibles pour faire entendre son refus. En vain. La pression familiale, nourrie par des intérêts financiers et des rapports de pouvoir profondément ancrés, s’est révélée implacable.
« Elle n’avait pas le choix », confie une de ses anciennes camarades de lycée. « Elle a préféré s’exiler plutôt que de se soumettre à une union imposée avec un homme qu’elle n’a jamais aimé, ni même choisi. »
Depuis ce départ précipité, plus aucune trace. Aucun appel. Aucun signe de vie. Sa destination demeure inconnue. Sa disparition inquiète ses proches autant qu’elle soulève de nombreuses interrogations.
« Elle n’est pas une fugitive. C’est une survivante », insiste son amie d’enfance. « Elle a refusé de devenir une monnaie d’échange, une marchandise humaine. Elle veut vivre, étudier, aimer — mais par choix, non par obligation. »
L’histoire d’Aminata Malano remet en lumière une réalité encore trop souvent tue en Guinée : celle des mariages précoces et forcés, perpétués au nom des traditions, de l’honneur ou d’intérêts économiques. Et ce, malgré l’existence d’un cadre légal interdisant explicitement toute union sans le consentement libre et éclairé des deux parties.
Interrogé sous couvert d’anonymat, un cadre du ministère de la Promotion féminine et de l’Enfance déplore « une situation dramatique » et appelle à une « mobilisation générale contre ces pratiques rétrogrades qui brisent des vies ». Il ajoute : « Ce n’est pas seulement une question de lois, c’est une question de mentalités. »
Aujourd’hui, le nom d’Aminata Malano est sur toutes les lèvres à Conakry , et bien au-delà.
Où est-elle aujourd’hui ? Est-elle en sécurité ? Est-elle entendue et protégée ? Autant de questions qui, pour l’instant, demeurent sans réponse.