Kindia : des vendeuses impactées par l’opération de déguerpissement

Plusieurs vendeuses de Kindia sont en colère contre les autorités locales après l’opération de déguerpissement menée dans la nuit du dimanche. Le « Sens interdit », l’une des principales artères de la ville, était depuis plusieurs semaines occupé par des commerçantes.

Ce lundi matin, le président de la délégation spéciale de Kindia s’est rendu sur les lieux pour tenter d’apaiser les manifestantes.

« On a fermé les bureaux de la mairie. Nous resterons ici jusqu’à ce que les femmes aient un espace pour travailler. Je demande à toutes de rester calmes. Chacune aura sa place. Choisissez l’endroit qui vous convient. Nous nous battons pour cela. Faites la liste, on va procéder à l’installation dans l’ordre et la discipline. Il ne s’agit pas d’occuper la rue. Même si vous êtes au cinquième étage, l’acheteur viendra vous trouver là-bas. Il ne faut pas s’installer sur la chaussée », a déclaré Elhadj Djanko Cissé, président de la délégation spéciale de Kindia.

Pendant ce temps, des forces de l’ordre ont érigé un barrage à l’entrée du centre des affaires pour empêcher les vendeuses de s’installer dans la rue, une décision que plusieurs d’entre elles désapprouvent vivement.

« Les autorités nous avaient promis de construire un marché pour nous. Nous avons cédé nos places après un recensement des occupants. Elles avaient dit que les hangars seraient au rez-de-chaussée et les boutiques à l’étage, mais c’est le contraire après la construction du marché. Nous n’avons plus de place. Nous occupons donc la chaussée, faute d’alternative. Beaucoup de femmes nourrissent leurs enfants grâce à ce commerce. Je dépense jusqu’à 40 000 francs par jour. Comment mes enfants vont-ils vivre après ce déguerpissement ? On nous pousse à la dérive, parce que je ne connais pas d’autre moyen de gagner dignement ma vie. Les autorités doivent régler notre situation. Nous souffrons », a témoigné Mamaïssata Bangoura, chef du secteur du Sens interdit.

Ce lundi matin, plusieurs boutiques sont restées fermées au grand marché de Kindia. Les vendeuses, regroupées sur les lieux, attendent toujours une réponse des autorités municipales.

Ibrahima Sory Traoré