Récupération de PMU : Les contre-vérités de la LONAGUI
Depuis quelques semaines, les réseaux sociaux comme l’opinion publique sont agités par l’annonce de la récupération de la société de loterie Guinée Games par la LONAGUI.
Si les défenseurs comme les salariés et agents de la société de loterie défendent leur droit à exercer en raison de l’existence d’un contrat d’exploitation, les cadres de la LONAGUI eux, essayent de convaincre l’opinion publique du bien fondé de leur démarche en prenant appuie sur la récupération de la gestion de PMU en 2019 qui se serait passée, selon eux, naturellement.
Cependant, cet argument se révèle trompeur.
Tout d’abord, dans les faits, la LONAGUI n’a pas récupéré la société Winiya, au même titre qu’elle ne peut pas récupérer Guinée Games qui sont des sociétés privées.
La LONAGUI en fait a récupéré le droit d’exploitation de la marque PMU auprès de PMU France. En effet, seul PMU France est habilité a donné le droit d’exploitation de la marque PMU et les jeux liés. Même en disposant du droit d’exploitation de tous les jeux au regard de ses statuts, sans cet accord avec PMU France, la LONAGUI n’allait rien exploiter du tout. Ainsi, la LONAGUI n’a pas récupéré une société mais le droit d’exploiter une marque et les jeux qui sont liés. En accordant son droit d’utiliser le nom PMU à la LONAGUI, PMU France le retirait de facto à la société Winiya….celle-ci n’était donc plus en mesure d’exploiter la marque et bénéficier des jeux. Ainsi, elle devait cesser son activité.
C’est notamment pour cette raison qu’une partie des agents et quelques salariés ont tenté l’aventure avec la LONAGUI avec la baisse de résultats qu’on lui connait.
Il est donc mensonger de dire que tous les agents comme tous les salariés de Winiya ont été récupérés. D’ailleurs il est encore plus mensonger de dire que Winiya aurait transféré son activité ou céder ses actifs, car ils ne l’ont pas fait, en tout cas, pas en globalité. Certains baux de certaines agences et quelques kiosques ont bien été laissé au profit de la LONAGUI, mais le siège, les équipements etc…ont été abandonnés.
Pour le cas de Guinée Games, la situation est différente. Guinée Games exploite ses propres jeux, développés avec son partenaire technique depuis près de 14 ans. D’ailleurs, la LONAGUI décidait en février 2021 de copier certains jeux de Guinée Games, avec notamment le loto 5/90 et le pari sportif. En fait, elle devenait un concurrent de Guinée Games et non plus un simple régulateur.
Ainsi, dans le cas où la LONAGUI déciderait vaille que vaille de stopper l’exploitation de Guinée Games, elle ne pourrait prétendre à la récupération des salariés sous contrats, des contrats des prestataires, des baux du siège et des agences ou encore même des équipements. Tout ce que Guinée Games a construit en 14 ans d’existence, la LONAGUI devra aussi le construire.
Quelques agents pourront bien sûr se laisser tenter par rejoindre la LONAGUI et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque force est de constater que l’objectif principal de la LONAGUI ces dernières semaines était bien de récupérer un maximum d’agents, quitte à faire pression sur eux ou les soudoyer, afin d’espérer atteindre le niveau de Guinée Games. Même si c’est en oubliant qu’un réseau de vente, ce n’est pas que des points de vente…qu’il y a toute une organisation, que ce soit en termes de logistique, de marketing ou encore de communication.
Lorsque l’on voit les faibles arguments déployés par la LONAGUI pour convaincre de la légitimité de sa démarche, et que l’on constate en parallèle les contradictions que renvoient les réalités juridiques ou opérationnelles, on comprend que les salariés et agents de Guinée Games, tout comme l’opinion publique, doutent de la sincérité de la LONAGUI dans ses promesses au même titre que sa capacité à pouvoir gérer une telle activité.
Mamadi CAMARA