Retour à l’ordre constitutionnel : Bah Oury maintient la rhétorique sur RFI

 Le Premier ministre guinéen était l’invité de RFI ce mercredi 12 juin 2024 . Il s’exprime aussi sur le calendrier du retour à l’ordre constitutionnel dans son pays, et sur ses relations avec le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. 

RFI : Les militaires du CNRD se sont d’abord engagés à rendre le pouvoir à la fin de cette année. Mais il y a trois mois, vous nous avez dit, sur RFI, que ce serait reporté à l’année prochaine. Est-ce qu’aujourd’hui, vous avez plus de précisions ?

Bah Oury : Bon, vous savez que le retour à l’ordre constitutionnel est conditionné principalement par l’établissement d’un fichier électoral fiable, c’est la raison pour laquelle nous avons adossé l’établissement du fichier sur la base du fichier d’état civil.

Alors un fichier d’état civil, ça nécessite qu’on refasse un recensement général et ce recensement, il va prendre combien de temps ?

Le fichier d’état civil, c’est un long processus, mais puisque le président a indiqué qu’il faut nécessairement le référendum à la fin de l’année, il va de soi que nous aurons une masse suffisamment représentative du corps électoral, et à partir de là, le fichier électoral sera établi pour permettre de tenir cet engagement présidentiel.

Et ce retour à l’ordre constitutionnel, il aura lieu quand ?

Pour ne pas donner une date de manière précise, ce que je peux dire, à partir du moment où nous aurons le référendum constitutionnel, tout le reste pourra se faire parce que les conditionnalités les plus difficiles seront derrière nous.

Il y a trois mois, vous nous avez dit « retour à l’ordre constitutionnel en 2025 ». Est-ce que vous confirmez aujourd’hui ? Ou est-ce que vous envisagez un report à 2026 ?

L’essentiel, dès que le référendum constitutionnel sera établi, tout le reste du chronogramme pourra être envisagé de manière certaine.

Et vous êtes certain que ce référendum aura lieu avant le 31 décembre ?

C’est un objectif que le président nous a fixé et c’est un objectif que le Premier ministre est en train de veiller à ce que cela soit, même s’il faut travailler 25 h sur 24 pour que l’agenda fixé par le président soit respecté.

Que répondez-vous à votre ancien compagnon politique, Cellou Dalein Diallo, aujourd’hui chef de l’opposition, qui dit que les principales décisions ne sont pas prises à la primature et qu’en fait vous vous faites l’avocat des militaires du CNRD ?

Bon, il doit savoir que je ne suis pas le genre de personne qui avalise n’importe quoi et j’agis en conscience. Et dans le contexte actuel, on ne peut pas dissocier l’action du CNRD, qui est l’organe d’orientation, de l’action du Premier ministre, chef du gouvernement, et de l’action du gouvernement dans sa globalité.

Donc, vous n’êtes pas un Premier ministre potiche ?

Oh, ce n’est pas mon genre. Je jouis de la confiance du président Doumbouya et je jouis de la confiance de l’écrasante majorité de la population pour permettre à la Guinée d’avancer.