Que faut-il faire pour sauver les jeunes élèves et étudiants Guinéens ? (Par Ousmane Salamy Camara)
Cette question interpelle la conscience de tout citoyen soucieux de l’avenir de ce beau Pays.
Pour ma part la réponse à cette question réside dans la pertinence de cette analyse personnelle que je présente ici.
Le système éducatif guinéen doit s’adapter aux réalités du pays et arrêter de s’inspirer des exemples inadéquats ou inappropriés. Le système LMD en cours dans les Universités, l’Approche par compétence dans l’Enseignement technique sont entre autres des exemples illustratifs de cette triste réalité qui résulte de l’autopsie du système.
I ’interconnexion entre les trois Départements en charge du système éducatif (Enseignement pré universitaire ; Enseignement technique et Enseignement supérieur) doit faire l’objet d’une règlementation à l’instar de certains pays de la sous – Région. Ainsi, les collèges et lycées techniques reverront le jour dans le système et permettront de limiter le chômage des jeunes au terme de leur formation. Ailleurs, notamment au Sénégal et en Côte d’Ivoire, il y a des cessionnaires à l’issue du baccalauréat. Pourquoi cela n’est pas possible en Guinée ?
On se pose toujours la question de savoir où sont passés nos collèges et lycées techniques. Deux ans de formation seulement en mécanique pour le CAP n’est- il pas une cause de chômage des jeunes élèves ? L’approche par compétence est un bon système mais est-ce que les conditions sont- elles réunies pour son application en guinée. La réponse est non. Donc, son application représente aussi un obstacle dans l’acquisition des connaissances chez les jeunes apprenants. Il en est de même pour le système LMD.
Le constat révèle que l’accent est beaucoup mis sur les examens que sur la formation des formateurs. Cela ne contribue pas à la qualification du système et les jeunes en sont les premières victimes.
En outre, nous constatons que certaines décisions qui sont prises au plus haut niveau du système ne répondent pas aux besoins exprimés par les Etablissements de formation. Très souvent, les responsables de ces structures ne sont pas associés à la prise de décisions les concernant.
Pour obtenir de bons résultats, il faut investir dans l’élémentaire
Le taux d’admis est important mais le taux d’échec doit l’être aussi, car les statistiques des résultats connaîtront une nouvelle configuration. Les moyennants seront déclarés admis au Bac ou au BEPC. Les candidats malheureux qui auront une moyenne comprise entre 9 et 9,99 sont admissibles au BTS et au CAP selon les deux niveaux ( BAC –BEPC). La prise en compte de cette proposition par le MENA permettra d’occuper les jeunes pour réduire ainsi la délinquance juvénile, le chômage, l’immigration clandestine et l’exode rural.
En plus, pour ne pas former des chômeurs, leur formation doit se faire selon les besoins du pays ou de la localité. Cela contribuera, à coup sûr, au développement socio-économique de ladite localité
L’exploitation rationnelle des résultats des différents examens nationaux par le MENA pourra mettre un terme à l’injustice dont les jeunes sont victimes. Ils ne méritent pas de se retrouver dans la rue après 10 ou 13 ans passés sur le banc. Passer 3 ou 4 ans à chercher le BEPC ou le BAC est une perte énorme de temps pour les jeunes alors que l’Etat peut bien les accompagner pour faire autre chose.
Chaque personne a une importance
Il y a trop de désespérés par rapport aux résultats des examens en Guinée. Cependant, il est possible de rehausser le taux d’admission lors des différents examens nationaux si chaque acteur : élève, parent d’élève, enseignant et autorité joue le rôle qui lui est dévolu.
27 % d’admis sur 100 % , que ferons-nous des 73% qui ne sont pas admis ? Il se trouve que dans ce groupe il y a des candidats qui échouent pour la première fois, la deuxième fois ou plusieurs fois.
Une année d’échec d’un candidat correspond à une année de retard pour la nation. 3 fois le Bac ou BEPC équivalent à 3 ans de retard pour le pays alors que cela peut être évité en offrant des opportunités aux jeunes d’apprendre un métier pour être utile à leur nation.
CAMARA OUSMANE SALAMY
Président AAPSG /chargé de cours
620552023/657594141