Procès du 28 septembre : Pourquoi Me Jean-Baptiste HABA ne figure plus sur la liste des avocats de Moussa Dadis Camara ?

Depuis la publication de la liste et photos des conseils ( Avocats ) du capitaine Moussa Dadis CAMARA pour le procès du 28 septembre 2008, une question de bon nombre de citoyens se pose sur la situation du premier conseil qui suivait le dossier depuis l’ouverture des enquêtes.

Maître Jean-Baptiste HABA dit Jocamey, était l’un des premiers avocats de ce dossier voire le principal avocat de Monsieur Moussa Dadis CAMARA jusqu’à l’intervention de l’ordonnance de règlement du pool de juges d’instruction.

Mais pourquoi il ne figure plus sur la liste de ceux devant désormais défendre le capitaine Moussa Dadis CAMARA devant la juridiction de jugement ?

Sans pour autant prendre attache avec qui que ce soit, en se basant sur la pratique du métier, la réponse à la question du public peut partir de trois ( 03 ) aspects:

1- Dans la pratique de la défense pense pénale, l’avocat peut être constitué par un justiciable selon les étapes de sa procédure.
Un premier avocat peut suivre le dossier de la procédure à l’enquête de police. Un autre devant le cabinet d’instruction. Et un autre devant les juridictions de jugement. A ce niveau, il peut également arriver que la première instance soit défendue par un avocat et la seconde instance par également un autre. Tout cela dépend de la convention qui lie l’avocat à son client.

2- Le 2ème aspect est lié aux résultats que le client attendait vivement de son avocat. Bien entendu que l’avocat n’est pas lié aux résultats, mais il arrive souvent que les justiciables pensent que le mauvais ou faible résultat est à l’actif de l’avocat. En cela, le client peut décider de rompre la convention le liant à son conseil.

3-Le 3ème aspect est relatif à l’incompréhension entre le client et l’avocat. Il arrive souvent que des justiciables veulent penser ou faire croire que l’avocat était leur salarié alors que ce dernier tient beaucoup à son indépendance et ne veut être considéré comme tel. Ces genres de crise peuvent créer des esprits de méfiance qui peuvent pousser l’avocat ou le client à se retirer de la convention les liant.

De l’un ou l’autre, le justiciable est libre de se faire constituer autant d’avocats qu’il désire nécessaires pour la défense de sa cause. L’essentiel que le nouvel avocat avant sa constitution, se fasse préalablement le devoir déontologique d’adresser une lettre d’information à son confrère déjà dans le dossier pour chercher à savoir si le client reste devoir des factures d’honoraires impayées. Si cela en est ainsi, le nouvel avocat ne saura se constituer qu’après règlement définitif des factures impayées. Dans le cas contraire, il restera débiteur de son confrère non payé.

Maître Paul Lazard Joachim GBILIMOU
Avocat au Barreau de Guinée.