Procès 28 septembre: les parties civiles demandent l’exhumation des corps de la « fosse commune » de Gbèssia-Faban

Le colonel Blaise Goumou, un des agents des services spéciaux de lutte contre la drogue et le crime organisé au temps du CNDD continue de répondre ce mardi 31 janvier, aux questions des avocats des parties civiles dans le cadre du procès des évènements du 28 septembre et jours qui ont suivi.

A la barre, les avocats reviennent sur plusieurs questions déjà adressées à cet officier lors des audiences précédentes. Ce qui agace apparemment le colonel Blaise Goumou qui dit avoir répondu à celles-ci.

Selon Goumou, le 28 septembre 2009 jour du massacre au stade, affirme-t-il,« j’ai agi conformément à la loi ».« Si j’avais su que les bérets rouges allaient venir ce jour au stade, peut-être que mes supérieurs allaient me punir, mais je ne serais pas allé. Même les patrouilles mixtes, ce sont des gendarmes qui sont à la tête ; allez-y au camp Samory demander, ce sont les gendarmes qui commandent les patrouilles mixtes. (…). Ces gens sont venus mettre à l’eau nos efforts, ils ont mis du discrédit »,a-t-il lancé.

En répondant à une des questions des avocats de la partie civile, l’officier Blaise Goumou a affirmé être« étonné que les policiers et agents de l’escadron qui étaient au stade ce jour ne soient pas présents à la barre ».

Au stade le jour de la manifestation en 2009, le colonel Blaise« jure »qu’il n’a pas vu Makambo ni un autre agent proche de Dadis ou de Toumba qu’il connaissait.

« S’il y avait d’autres éléments que je connaissais que Toumba, rien n’allait m’empêcher de dire leurs noms »,a-t-il dit.

Continuant leurs questions, les avocats de la partie civile ont soumis une autre photo où serait le colonel Goumou en béret rouge. L’ancien proche collaborateur de Tiégboro a affirmé que cette photo n’est qu’un montage. Pis, lui en tant que gendarme,« n’a jamais porté de kalashinikovs pendant la journée ».Cette version, soutient l’officier,« tout le monde peut la confirmer au camp ».

Cependant, Blaise Goumou reconnait que« parmi les gardes corps du ministre Tiégboro, il y avait bien des agents qui portaient des bérets rouges ; mais ces gardes corps n’étaient pas gendarmes, ils ne faisaient pas partie de l’effectif des services spéciaux, ils s’occupaient de la sécurité personnelle du ministre Tiégboro ».

Toujours en commentant cette photo, le colonel Blaise Goumou a affirmé que la partie civile va fouiller sur Yoytube pour sortir des photos pour l’accabler, mais« ils ne trouveront rien ».

L’avocat Me Thierno Amadou Oury Diallo en concluant son interrogatoire, a demandé« une exhumation des corps enfuis à la fosse commune de Gbèssia-Faban »pour, dit-il,« une expertise ».

Depuis le début de ce procès, plusieurs accusés et avocats font allusion à cette fosse commune où serait enterrés plusieurs corps des victimes des évènements du 28 septembre 2009, des corps autres que les 57 déclarés par la junte au lendemain du massacre.