Pénurie électrique en Guinée : Mohamed Lamine Kourouma met en lumière les défis et les solutions

Alors que la chaleur accablante sévit à Conakry et à travers le pays, la rareté de l’électricité est devenue une source de préoccupation majeure pour tous. Dans une récente interview, Mohamed Lamine Kourouma, doctorant et consultant en énergie, a souligné les problèmes techniques sous-tendant ces coupures intempestives.

« Le problème réside dans le transport et la distribution de l’énergie. En 2017, la demande était de 1700 GWh, mais en 2023, elle a grimpé à 3600 GWh, soit une augmentation de 90,20 %. Cela signifie que la demande augmente de manière exponentielle, alors que les infrastructures physiques ne sont plus en mesure de la soutenir. Par exemple, la capacité de transit de la ligne de transport actuelle, évaluée à 225 kV, est de 315 MWh. Cela signifie qu’aux heures de pointe, avec une demande de 700 MW, nous n’avons qu’une capacité de transit de 315 MW, soit à peine la moitié, ce qui pose de sérieux problèmes », explique-t-il au micro d’Espace FM

Interrogé sur l’impact des barrages hydroélectriques de Kaléta et de Souapiti, censés résoudre le problème de l’électricité en Guinée, Mohamed Lamine Kourouma souligne : « Si nous nous concentrons uniquement sur la production sans tenir compte du transport et de la distribution, le problème ne sera pas résolu. Les trois segments doivent être abordés ensemble pour garantir une alimentation électrique fiable ».

En appelant le Conseil National de la Transition pour le Développement (CNRD) à agir, Kourouma met en avant l’importance d’une approche holistique pour réduire les surcharges dans certaines communes de la capitale : « Le système électro-énergétique guinéen ne peut pas fonctionner sans assistance. Les lignes sont vétustes et incapables de supporter la charge. L’arrivée d’un bateau électrique près des consommateurs pourrait soulager la consommation d’énergie à Matam et à Dixinn ».

Kourouma insiste sur l’arrivée du bateau turc comme l’une des meilleures options testées dans la sous-région ouest-africaine, citant des exemples au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone.

Alpha Amadou Diallo