Nouvel an : le SPPG donne jusqu’au 7 janvier pour la libération de l’internet et les médias
MESSAGE DE NOUVEL AN DU BUREAU NATIONAL DU SYNDICAT DES PROFESSIONNELS DE LA PRESSE DE GUINÉE, SPPG
Braves camarades employés de médias!
Chers employeurs; promoteurs de médias!
Aimables lecteurs, auditeurs et téléspectateurs!
En ce premier jour du nouvel an, nous formulons pour vous, pour vos familles, proches et collaborateurs, nos vœux de bonne et heureuse année 2024.
Comme vous le savez, nous venons de traverser une année noire pour la presse guinéenne confrontée en ce 21e siècle à des actes et actions liberticides d’une gravité difficile à décrire.
En plus des brouillages interminables et non assumés de plusieurs radios privées, notre pays a battu le 16 octobre dernier, le triste record continental de nombre de journalistes arrêtés au même moment. C’est du jamais vu dans l’histoire des dictatures africaines.
Alors qu’ils couvraient une manifestation du SPPG qui avait appelé à protester contre le blocus numérique injustement imposé à l’époque à Guinée Matin, plus de 10 professionnels de l’information se sont vus gazés avec des bombes lacrymogène apparemment périmées, sauvagement battus et jetés dans des pick-ups accompagnés de coups de pieds avec à la clé, 3 blessés graves dont 2 filles.
Malheureusement, au lieu de faire la lumière sur ces crimes moyenâgeux, le gouvernement guinéen à travers son porte-parole, a plutôt banalisé cette barbarie et tenté de nier l’évidence avant d’être démenti par une vidéo d’une extrême violence.
Ce 31 décembre 2023, nous nous attendions à ce que le Président de la transition profite de son adresse à la nation pour rectifier le tire en présentant les excuses de l’État à la presse et à l’ensemble des guinéens dont le droit à l’information est, depuis pratiquement un mois, bafoué à la suite du brouillage de signaux Fm par l’ARPT et la restriction des réseaux sociaux. Finalement, le colonel Mamadi Doumbouya n’a consacré même une seule phrase à ces faits graves qui continuent d’assombrir le tableau de sa gouvernance.
Il accrédite ainsi la thèse selon laquelle; c’est avec sa bénédiction que son Ministre Gaoual et alliés agissent dans leur projet d’élimination des médias et journalistes indépendants du pays.
À cette attitude liberticide de l’exécutif guinéen, s’ajoutent malheureusement des actes incroyables dangereusement posés par la haute autorité de la communication HAC qui s’est rangée du côté de l’oppresseur pour tuer la presse. C’est elle qui a ordonné illégalement le retrait des chaînes de télévision des bouquets Canal+ et Startimes pour des raisons de sécurité nationale qu’elle n’arrive toujours pas à prouver devant les professionnels de l’information; ne ce reste que les médias directement concernés par ses actes qui s’apparentent à des décisions téléguidées.
C’est donc clair une fois de plus que le SPPG, associations affiliées et organisations partenaires qui avaient marqué une pause d’observation pour voir l’évolution de la situation n’ont plus le choix que de reprendre la lutte pour libérer les médias et les réseaux sociaux.
C’est pourquoi, le SPPG appelle les professionnels qui ne sont pas venus dans ce noble métier par la petite fenêtre à se mobiliser massivement pour livrer la bataille du siècle en matière de lutte pour la liberté de la presse.
Cette fois encore, nous donnons un ultimatum d’une semaine aux prédateurs de la liberté de la presse pour faire amande honorable. Ils ont donc jusqu’au dimanche 7 janvier 2024, pour libérer les médias et les réseaux sociaux.
Passé ce délai, le bureau national va se retrouver pour publier un nouveau plan de riposte plus renforcé.
Braves camarades de lutte, vous réitérant nos meilleurs vœux de nouvel an, nous vous rassurons que le bureau a mis sa pause d’observation à profit pour faire réellement un travail de fond qui nous donne beaucoup plus de force dans ce noble combat.
-Vive les médias pour que vive la liberté de la presse!
-Vive les réseaux sociaux pour que vive la liberté d’expression!
-Vive le SPPG pour que triomphe la lutte contre les ennemis de la presse!
Conakry, 1er janvier 2024