Les agents de Guinée Games ne veulent pas de la Lonagui : « il faut voir tous ces jeunes, pas seulement Antonio Souaré »
« Je demande aux autorités de faire une prise de conscience. C’est le bon moment d’écouter la jeunesse guinéenne. Avec cette affaire de Guinée Games, on ne doit pas regarder la personne d’Antonio Souaré ; mais, on doit regarder toutes cette jeunesse guinéenne employée dans son entièreté par cette entreprise d’Antonio Souaré…
Si le pouvoir s’entête à prendre cette décision de transférer les activités de Guinée Games à la LONAGUI, pour moi, c’est conduire le pays vers le chaos… On ne croit pas du tout à la LONAGUI. Parce qu’ils ont pris le PMU et on a vu le résultat. Le PMU n’a même pas 300 kiosques sur toute l’étendue du territoire guinéen. On ne leur fait pas confiance ».
Dans quelques mois, la décision des autorités guinéennes de Transition de transférer (à partir du 13 de ce mois) à la LONAGUI les segments de jeux de Guinée Games (une société jusque-là détenue par le richissime homme d’affaires guinéen, Mamadou Antonio Souaré) polarise l’attention dans la sphère de la loterie en Guinée. Cette décision n’est surtout pas du goût de la majorité des compatriotes qui évoluent dans le domaine des jeux de hasard. En tout cas, plusieurs manifestations, avec des slogans : « Ne touchez pas à Guinée Games », ont déjà été enregistrées un peu partout dans le pays. Des agents et autres fidèles parieurs de Guinée Games ne sont pas enchantés à l’idée d’être gérés par une structure de l’Etat (la LONAGUI) qu’ils trouvent être bon que pour tuer les entreprises de jeux en Guinée.
Pour chercher à comprendre sans aucune interférence l’avis de nos compatriotes, Guineematin.com a décidé de commencer par donner la parole hier, jeudi 04 août 2022, aux agents revendeurs de Guinée Games. Composés des jeunes (hommes et femmes), ces derniers ont unanimement exprimé leur désapprobation de cette décision de transfert. Ils demandent aux autorités de tenir compte de leurs avis et ne pas simplement se focaliser sur la personne de Mamadou Antonio Souaré dans cette affaire. Car, au-delà des reproches qu’on pourrait faire à cet homme d’affaires, il y a l’avenir de plusieurs milliers de jeunes qui sont liés à Guinée Games…
Décryptage !
Salematou Camara, revendeuse de Guinée Games : « J’ai été contactée par la LONAGUI pour suivre leur formation ; mais, je ne me suis pas rendue à leur siège. La formation, c’est par rapport à la nouvelle entreprise qui sera gérée par la LONAGUI. Parce que moi je préfère que Guinée Games soit dans la main d’Antonio Souaré. Avec Antonio, nous sommes rassurés, parce que la convention entre nous va bien. Et puis, si la LONAGUI retire Guinée Games, est-ce que ça sera la même chose ? Pas seulement de notre côté, mais avec les parieurs. Parce qu’avec Antonio, quand un parieur gagne un milliard, il te donne ton milliard. Donc, est-ce-que ce sont les mêmes conditions qui vont être avec la LONAGUI ? Si on retire Guinée Games à Antonio Souaré, je préfère rester comme ça et chercher autre chose à faire. Je ne compte pas travailler avec la LONAGUI. Je préfère entreprendre. Parce qu’on a vu l’exemple avec PMU. Quand la LONAGUI a retiré PMU des mains du blanc, les conditions proposées par la LONAGUI pour les agents n’ont pas été remplies. Donc, ça sera le même cas avec les agents de Guinée Games. C’est juste une politique mise en place pour retirer l’entreprise. Je demande aux autorités de trouver un terrain d’attente et de laisser la gestion avec Antonio Souaré ».
Aboubacar Camara, agent de Guinée Games : « C’est grâce à Souaré que je travaille. Et, il y a de nombreux de jeunes comme moi qui ont leur diplôme à la maison et qui sont devenus des agents. C’est grâce à lui que je travaille à Guinée Games. On a des familles que nous prenons en charge grâce à ça. On a fini d’étudier, on n’a pas d’emploi. C’est grâce à Guinée Games d’Antonio Souaré que je gagne un peu à l’heure-là et que je parviens à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Donc, s’ils disent qu’ils vont retirer à Antonio Souaré Guinée Games, ce n’est pas bon. Seul Antonio peut gérer Guinée Games.
La LONAGUI m’a contacté, ils m’ont demandé si nous pouvons suivre leur formation, je n’ai pas suivi leur formation… Souvent, il y a des agents de la LONAGUI qui passent prendre mes références. Ils m’ont aussi demandé si je suis prêt à travailler avec eux en énumérant beaucoup de conditions telles que les rouleaux (les papiers avec lesquels on travaille, on ne paie pas), si la machine tombe en panne, la réparation ne nous vient pas en charge et les kiosques également… Mais, le problème est que je ne peux pas travailler avec eux tant que je ne suis pas sûr qu’ils ont retiré Guinée Games des mains d’Antonio Souaré. Nous, on travaille à Guinée Games et nous sommes habitués à être payés par semaine. Et, nous pouvons gagner plus de 500 000 francs par semaine. Ça dépend du nombre de personnes qui jouent. Or, j’ai appris que la LONAGUI paie par mois ; et, c’est à 1 500 000 francs guinéens ».
Djanka Blacki Traoré, agent de Guinee games : « pour moi, le transfert des activités de Guinée Gams à la LONAGUI ne doit pas faire débat. Parce que tout le monde connaît l’importance de Guinée Games pour la jeunesse guinéenne. Donc, si le pouvoir s’entête pour prendre cette décision de transférer les activités de Guinée Games à la LONAGUI, pour moi, c’est conduire le pays vers le chaos. Je n’ai pas été contacté par la LONAGUI. Il faut savoir qu’on ne croit pas du tout à la LONAGUI. Parce qu’ils ont pris le PMU et on a vu le résultat. Le PMU n’a même pas 300 kiosques sur toute l’étendue du territoire guinéen. On ne leur fait pas confiance du tout. Je demande aux autorités de faire une prise de conscience. C’est le bon moment d’écouter la jeunesse guinéenne. Avec cette affaire de Guinée Games, on ne doit pas regarder la personne d’Antonio Souaré ; mais, on doit regarder toutes cette jeunesse guinéenne employée dans son entièreté par cette entreprise d’Antonio Souaré ».
Avec Guineematin.com