Le CNT favorable à l’engagement des contractuels mais ne dit pas comment les recruter. Contribution ! (Par N’Valy Condé, le Philosophe)
Tout le monde est conscient d’un fait : il serait difficile, voire impossible, d’ouvrir les écoles sans l’engagement des contractuels. Les autorités en sont conscientes plus que tout le monde. C’est dans ce cadre que se situe la réaction du CNT. Mais comment s’y prendre ?
Ainsi, la priorité des priorités, aujourd’hui, c’est la mise en place d’une commission de réflexion sur le statut et la méthodologie de recrutement des contractuels.
A- DES QUESTIONS RELATIVES AU STATUT DES CONTRACTUELS APRÈS LE RECRUTEMENT !
Les contractuels seront-ils engagés au compte du ministère de l’administration ( fonction publique locale) ou au compte du ministère de la fonction publique ? Au cas où, comme c’est le cas présentement, ils seraient engagés au compte de la fonction publique locale, quelle sera la nature du contrat ? À combien seront-ils payés ? Les enseignants du primaire auront-ils le même salaire que ceux du secondaire comme c’est le cas présentement ? Allons-nous tenir compte de la hiérarchie des contractuels en fonction de leurs diplômes ( B ; A1 ; A2 ; A3 ou tout le monde aura le même salaire ? ) Allons-nous tenir compte des primes de zones en fonction de l’éloignement de Conakry ? Quelle sera la nature du contrat ? Un contrat à durée déterminée ou indéterminée ? Auront-ils droit à une pension à la retraite ? En fait, c’est quoi réellement la fonction publique locale ? Doit-on commencer l’expérimentation de la fonction publique locale sur la base de l’engagement de plus de 20.000 enseignants ou doit-on engager les 20.000 contractuels au compte du ministère de la fonction publique et, après, lancer un appel à candidature au cas où le besoin s’exprimerait en terme de manque à gagner au compte de la fonction publique locale ? Ce nombre n’est-il pas trop pour faire l’objet d’expérimentation ?
B-DES QUESTIONS SUR LA METHODOLOGIE DE RECRUTEMENT.
Comment seront-ils recruter ? Seront-ils soumis au concours ou au test ou sur la base des dossiers fournis ? Si c’est sur la base d’un test, quelle est la structure qui sera chargée de cette mission ? Est-ce cellule de l’évaluation ou l’inspection Générale de l’éducation du MEPU-A ? Cellule de l’évaluation et l’inspection Générale de l’éducation ont-elles des ressources humaines capables d’évaluer plus de 20.000 enseignants dans (1) mois ? Si c’est par voie de concours, qui va organiser ledit concours ? Une commission composite ? Les sujets seront-ils nationaux ou préfectoraux ? Qui va choisir les sujets ? Qui va corriger les sujets ? Les copies seront-elles permutées ou corrigées sur place ? C’est-à-dire, après le concours, les copies de Gaoual seront-elles corrigées à Pita , par exemple et celles de Pita à Koundara ? Comment lutter contre la fraude ? La substitution ? La fuite de sujet ? La moralité des surveillants ? Si le concours est organisé par une commission mixte, sur la base de quel texte ? La loi sur la fonction publique locale ? Quelle est la position de cette loi concernant le recrutement et gestion du personnel de la localité ?
Pour échapper à tous ces problèmes, il serait important :
1● D’attribuer un numéro matricule à tous les contractuels se trouvant sur la liste de l’ANAFIC avant l’ouverture.
2●Payer les arriérés de salaire sur la base du contrat liant les contractuels aux localités ( ministère de l’administration).
3● Retenir les contractuels en situation de classe après le contrôle pédagogique, didactique et administratif.
Tant vaut l’enseignant, tant vaut l’école !
N’Valy Condé, le Philosophe.