L’ANAD s’inquiète face à la junte : ‘’Nous n’avons aucune lisibilité sur la durée de la transition’’

Après avoir boycotté le cadre de dialogue, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) réclame un dialogue sincère avec la junte au pouvoir. Cette alliance dirigée par Cellou Dalein Diallo note un manque de lisibilité sur le déroulement de la transition en Guinée.

Dénonçant des harcèlements judiciaires contre des leaders sociopolitiques, le vice-président de l’ANAD assure que ‘’la restriction des libertés de mouvement ne cesse de s’assombrir pour la transition que nous avions pourtant saluée par devoir patriotique’’.

Pour Diabaty Doré, après un an et demi au pouvoir la gestion du CNRD ‘’nous a permis avec ‘’lucidité de comprendre les orientations prises par la transition dans laquelle notre pays vit en ce moment (…). Sans démagogie aucune, avec amertume, chacun de nous a pu observer l’errance, la tergiversation, l’amateurisme, la mauvaise foi doublée d’arrogance dans la gestion de la chose publique’’.

Cet allié de Dalein se demande ‘’comment comprendre qu’après un an et demi de transition, nous n’ayons encore aucune lisibilité quant à la durée, l’agenda consensuel et le chronogramme concerté de celle-ci ? Plus grave encore, est de constater, malgré la bonne foi des uns et des autres, le retour en triomphe des pratiques peu orthodoxes de notre passé douloureux. Ce sont des arrestations et détentions injustifiées, le harcèlement et l’intimidation par la justice d’acteurs sociopolitiques, la restriction des libertés publiques, les exilés forcés et, encore plus graves, les assassinats sous le silence coupable de notre appareil judiciaire’’.

‘’Sans perdre du temps, il nous faut avoir la force et la grandeur de ramener tout le monde autour de la table pour discuter de notre avenir commun. Les vrais problèmes de la famille se discutent à la maison. La force du chef de famille se mesure par sa capacité à regrouper ses membres, tous sans exception, pour aborder ensemble les questions liées à l’avenir de la famille, à la sauvegarde de son héritage le jour qu’il ne sera plus là. Nous le savons tous, une famille divisée et dispersée est une famille condamnée à la déperdition’’, enseigne-t-il à la junte.

Et de se demander : ‘’Quel est ce père de famille dont le vœu est de laisser derrière lui une famille en proie aux querelles et donc à la débandade ? Non, soyons ce modèle de père dont la progéniture se souviendra de lui en bien, le citera en exemple et le prendra pour référence en tous temps et en tous lieux’’.