Guinée : la CASPCDIG dit suivre avec inquiétude la « surenchère » dans les propos Amadou Oury BAH
La sortie du PM Amadou Oury Bah (Bah Oury) sur RFI, la promesse non tenue du nouveau Premier ministre, relative au respect de 30% des postes ministériels en faveur des femmes dans le nouveau Gouvernement, étaient entre autres, au centre des débats lors de la conférence de la Convergence des acteurs sociopolitiques engagés dans le Cadre du dialogue inclusif inter-guinéen
Ci-dessous contenu de ladite déclaration de la CASPCDIG:
Nous, acteurs regroupés au sein de la Convergence des acteurs sociopolitiques engagés dans le Cadre du dialogue inclusif inter-guinéen, suivons avec inquiétude la surenchère dans les propos de l’actuel Premier ministre Amadou Oury BAH.
Vu l’interview du nouveau Premier ministre, tenue le 12 mars 2024 sur la Radio France Internationale (RFI), relative à une éventuelle évolution de la durée de la Transition jusqu’à la fin de l’année 2025, dans laquelle il déclare l’objectif est de réaliser l’élection du referendum constitutionnel avant la fin de cette année 2024 et d’ajouter…. Et je pense que 2025 est une bonne période pour couronner l’ensemble du processus, et toujours avec l’aide de Dieu, parce que, par exemple, l’explosion du dépôt de carburant a été un coup très dur et qui impacte l’ensemble des activités de l’État aujourd’hui fin de Citation.
Vu l’inobservation récurrente de Monsieur Amadou Oury BAH des décrets du Président de la Transition, relatifs à la mise en place du Cadre de dialogue et de ses Organes ainsi que des 35 résolutions dudit Cadre.
Vu le refus délibéré de Monsieur Amadou Oury BAH de convoquer la réunion du Comité du suivi de la mise en œuvre des résolutions et une plénière du Cadre du dialogue inter-guinéen inclusif alors qu’une transition est éminemment politique et sociale;
Vu la promesse non tenue du nouveau Premier ministre, relative au respect de 30% des postes ministériels en faveur des femmes dans le nouveau Gouvernement.
Nous déplorons cette volonté manifeste et unilatérale de Monsieur Amadou Oury Bah de repousser la durée de la transition en violation flagrante du point 2 des 35 Résolution du Cadre du dialogue inclusif inter-guinéen, relatif à la durée de la transition militaire soit 24 mois, entérinée par le compromis dynamique avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Nous nous insurgeons contre ce cynisme politique de la part du nouveau Premier ministre qui claironnait autrefois par médias interposés, sur la gestion opaque de la transition alors qu’il était bien représenté dans tous les organes du Cadre du dialogue inclusif inter-guinéen. Nous ne cautionnerons pas ce braquage politique en plein jour de nature à engendrer encore plus de soubresauts politiques et sociaux dans le pays. Nous réitérons qu’à ce stade de la mise en œuvre des 35 résolutions du Cadre du dialogue inclusif inter-guinéen, il n’y a nullement possibilité de glissement de l’agenda de la Transition, tel que défini par l’ensemble des acteurs sociopolitiques lors des travaux du 24 novembre au 15 décembre 2022.
Nous, acteurs sociopolitiques, regroupés au sein de la Convergence des acteurs sociopolitiques, impliqués dans le Cadre du dialogue inclusif inter-guinéen et présents dans tous les organes dudit Cadre, réaffirmons que ce délai est bel et bien tenable et qu’aucune contingence ne saura justifier une telle évolution de la durée de la Transition. Nous ne sommes nullement surpris de ce revirement politique dans un pays où une certaine élite politique prêche, ne le pratique aucunement comme cette promesse non tenue de 30% de femmes aux postes ministériels.Nous invitons l’ensemble des acteurs, avant pris part au Cadre de dialogue inclusif inter-guineen, à se rassembler et à faire barrage à ce dérapage de trop du nouveau locataire de la Primature.
Nous, acteurs sociopolitiques, membres de la Convergence des acteurs sociopolitiques impliqués dans le Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen, réaffirmons notre opposition ferme à tout glissement du chronogramme de la transition préalablement définie en commun accord avec l’ensemble des acteurs sociopolitiques lors du Cadre de dialogue inter-guinéen inclusif. Par extension, nous n’excluons pas de demander à toutes les forces vives de Guinée de former un seul et unique bloc afin de faire barrage à ce glissement de trop.
Par ailleurs, la convergence demande au CNRD, instance supreme de la transition de bien vouloir recadrer le Premier Ministre au risque d’être comptable des conséquences négatives de cette sortie sur RFI.
En fin, la convergence prend à témoin le Peuple de Guinée, les diplomates accrédités en République de Guinée, les partenaires techniques et financiers que son engagement ne tient qu’à la date du 31 décembre 2024, pusse ce délai, la convergence ne reconnaitra plus les institutions issues du coup d’État du 5 septembre 2021.