Grève des Magistrats : Le procureur de Labé rejette le mot d’ordre de l’AMG

Alors que le duel entre le ministre de la justice Alphonse Charles Wright et l’association des magistrats de Guinée prend de plus en plus de l’ampleur, le procureur de Labé Marwane Baldé se désolidarise de l’association des magistrats de Guinée.
Dans un entretien accordé à nos confrères du site Laguinee.info, le procureur donne ses raisons .
« Le tribunal de Labé a connu des cas de suspension de deux de nos collègues magistrats, un du siège et un du parquet. La suspension d’un magistrat est une mesure conservatoire, alors le ministre de la justice et des droits de l’homme a ce droit. C’est une mesure qui n’excède pas 30 jous je vais parler de l’arrêté de suspension qui n’a pas fait plus de 10 jours. Le magistrat en suspension doit aussi savoir que ce qu’il faut faire puisque le conseil national de la magistrature est là pour examiner l’acte. Parallèlement, il peut saisir les juridictions qui ont la compétence de statuer sur les actes administratifs du pouvoir hiérarchique. L’association des magistrats de Guinée exige la levée de cette suspension sous menace de fermeture des juridictions. En tant que magistrat procédurier, ce n’est pas la procédure. Personnellement cette mesure de l’AMG est prématurée et je ne crois pas si c’est opportun pendant ce mois d’où, généralement, les juridictions sont fermés. Ce n’est pas aussi dans la presse ou sur la toile qu’on conteste l’égalité d’un acte. Il fallait attendre, suivre la procédure et que le conseil supérieur de la magistrature se prononce. Cela ne donne pas une bonne image à la justice guinéenne. Ici à Labé, la suspension a un impact ; mais, dans les autres juridictions, l’impact n’est pas à signaler. En tout cas, la machine du parquet de Labé est opérationnelle et les actes que nous nous délivrons sont à la disposition de la population », a expliqué Marwane Baldé à nos confrères.
Il faut dire, cependant que la crise au sein de la justice guinéenne est loin de connaître son épilogue. Pour le ministre Charles Wright tout magistrat qui va abandonner le service sera sanctionné.