Grève des magistrats : Le procureur de Coyah fustige « C’est un simple acharnement contre le garde des sceaux »
La décision de l’association des magistrats de Guinée d’aller en grève ne fait pas l’unanimité au sein de la structure. C’est le cas du procureur de la préfecture de Coyah qui dénonce une démarche contraire à la loi.
Interrogé ce jeudi 24 août 2023 par la rédaction de Guinee4.com, le procureur de Coyah Almamy Sékou Camara a fait savoir tout d’abord que cette actualité au sein de la magistrature est « une honte pour la magistrature guinéenne », dit-il d’entrée.
Poursuivant, notre interlocuteur fait savoir que cette lutte est déjà perdue. Car dire que le mot d’ordre de grève est respecté, tel n’est pas le cas. « Il n’y a pas d’activité, il y a une vacance judiciaire actuellement et ça fini a partir du 31 ».
Selon le procureur de Coyah, la décision d’aller en grève ne devrait pas être prise en catimini mais plutôt à travers une assemblée générale. « Nous sommes dans un pays de droit tout ce qu’on fait c’est fait de façon démocratique. Nous avons eu à élire notre président, il n’est pas nommé. Donc cette élection lui pousse à demander l’avis des membres de cette association avant toute sortie. Le CA peut se prononcer sur certains sujets mais quand ça atteint un certain niveau il faut forcément une assemblée. J’estime que cette situation ne devrait même pas être une de ce genre mais c’est leurs agissements qui a envoyé la situation là où on est aujourd’hui », a indiqué Almamy Sékou Camara.
S’agissant de la suspension des magistrats qui serait l’une des raisons de l’appel à la grève des magistrats, le procureur fait remarquer que « Le ministre peut suspendre s’il estime qu’un magistrat a fauté. Et le ministre ne va pas directement à la suspension sans poser de préalables, il y a eu une inspection avant la décision du ministre. Maintenant on avait assez de possibilité d’agir mais dans la légalité ».
Pour lui, la démarche idéale à suivre par le groupe qui a déclenché une grève était tout d’abord « faire un courrier adressé dans le grand respect au ministre dans ce sens. Si on ne veut pas aller dans ce sens, qu’on sache raison garder jusqu’à ce que la loi soit violée. On dit la loi permet au ministre de suspendre un magistrat pour 30 jours, au temps pour lui de saisir le conseil supérieur de la magistrature, si le ministre ne saisi pas le conseil supérieur de la magistrature dans un délai de 30 jours concernant un magistrat qu’il a eu suspendre ce magistrat doit reprendre d’office ses activités. Association pouvait attendre jusqu’à ce que le conseil supérieur de la magistrature examine et dossier. Et quand cette institution dédouane le magistrat des faits qu’on lui reproche, il reprend ses activités et si c’est le contraire c’est le conseil qui sait quelle décision prendre contre le magistrat », a-t-il expliqué. « Eux ils se permettent d’engager une bataille infructueuse au nom de toute la magistrature guinéenne sans aucune forme parce qu’en droit la forme commande le fond », fustige par ailleurs le procureur.
Cependant, pour le procureur de Coyah, il n’y a sans doute c’est un acharnement contre le ministre de la justice Charles Wright. « C’est un simple acharnement d’un groupuscule de personne au sein de la magistrature qui veulent coute que coute balayer le garde des sceaux parce que la démarche suivie ne respect pas la démarche d’un magistrat, d’un connaisseur de droit, d’un connaisseur de procédures », soutient-il.
Pour finir, il invite les grévistes à revenir à la raison. « Ils sont partis vite en besoin, ils doivent revenir à la case de départ. Ce n’est pas la façon. Un magistrat ne peut pas agir comme un mécanicien », conclut-il.