Côte d’Ivoire : Robert Mambé Beugré nommé premier ministre

Robert Mambé Beugré fait la Une de la presse ivoirienne. « Beugré Mambé, la surprise du chef ! », s’exclame Le Patriote.
Il est vrai que ces derniers jours, croit savoir L’Infodrome, « le chef de l’État, Alassane Ouattara, hésitait entre reconduire l’ex-Premier ministre Patrick Achi, nommer son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro, le technocrate Jean-Claude Brou et Abdrahamane Cissé, l’actuel secrétaire général de la présidence. »

Finalement, Alassane Ouattara a choisi l’un des caciques du RHDP, la coalition présidentielle : « Beugré Mambé est un homme politique chevronné, note le site d’information ivoirien Le Point Sur, qui a joué un rôle clé en tant que gouverneur du District Autonome d’Abidjan. Au cours de sa carrière, il a démontré un dévouement inébranlable envers le développement de la plus grande ville du pays. Sa nomination est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de renforcer l’unité et la stabilité en Côte d’Ivoire, tout en maintenant une continuité dans la gestion du gouvernement. Néanmoins, la nomination de Beugré Mambé ne fait pas l’unanimité, relève encore Le Point Sur, des voix discordantes s’élèvent déjà. Certains membres de l’opposition et de la société civile craignent que cette nomination ne renforce la position du parti au pouvoir et entrave la démocratie. »

Un homme de foi

« Le parcours d’un homme de foi », relève Fraternité Matin. En effet, les premières déclarations du nouveau Premier ministre ivoirien sont plus de nature religieuse que politique, note le journal : « je demande au Seigneur de m’accorder la sagesse et l’intelligence de Salomon, […] l’humilité, la pugnacité et la rigueur de Joseph auprès de pharaon […] et je demande à Dieu d’aider le président Alassane Ouattara à faire de la Côte d’Ivoire, un pays de foi, de prospérité et de paix. »

En tout cas, commente Frat’ Mat’, « c’est à croire que le chef de l’État, Alassane Ouattara, a décidé d’appuyer sur l’accélérateur. À trois mois du coup d’envoi de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des Nations de football, il entend mettre en place une équipe solide et conquérante pour une autre compétition : celle de l’accélération du développement de la Côte d’Ivoire. » Avec en point de mire bien sûr la présidentielle de 2025…

Objectif : 2025 ?

« La présidentielle de 2025, parlons-en », lance pour sa part WakatSéra au Burkina Faso… Car cette élection « suscite déjà bien des spéculations et des débats dans tous les camps politiques. Alassane Ouattara s’alignera-t-il dans les starting-blocks pour défendre son fauteuil ? », s’interroge le site ouagalais. « Il ne sera pas disqualifié, s’il y va au nom de l’actuelle Constitution qui a mis à plat tous les anciens mandats. Le président de la République, selon la Constitution amendée et modifiée en 2020, est autorisé à se présenter pour un deuxième mandat. Mais, car il y a toujours un mais, relève WakatSéra, cette loi fondamentale semble avoir été taillée sur mesure lors de sa modification, ce qui donnerait raison à ceux qui affirment qu’Alassane Ouattara est déjà en plein 3ᵉ mandat anticonstitutionnel. Comme quoi, conclut le site d’information burkinabè, la bataille pour la présidentielle de 2025, vers laquelle lorgne toujours l’ancien président Laurent Gbagbo, sera bien mouvementée. »

Quel gouvernement ?

En attendant, remarque Jeune Afrique, la formation de la nouvelle équipe gouvernementale occupe les esprits : « le remaniement ministériel est attendu ce mardi. Le 28 septembre dernier, rappelle le site panafricain, lors du précédent conseil des ministres, le chef de l’État avait informé les membres du gouvernement de sa volonté de remanier son équipe, provoquant un certain émoi dans la salle. Depuis, peu d’informations ont filtré sur les futurs entrants et sortants. »

On sait déjà, précise tout de même Jeune Afrique que « l’élection de Kandia Camara à la présidence du Sénat jeudi dernier libère la place au ministère des Affaires étrangères, poste qu’elle occupait depuis 2021. Autre portefeuille à pourvoir : celui des Relations avec les institutions, que lâche Gilbert Koné Kafana. Le président du directoire du RHDP devient haut représentant du président Ouattara, dont il est un fidèle soutien depuis les années 1990. »

AFP