Mamadou Aliou Keita : « J’étais au stade du 28 septembre… La tante de ma copine m’accuse à tort de l’avoir violée »
« J’étais au stade du 28 septembre… La tante de ma copine m’accuse à tort de l’avoir violée ».
Nous sommes au 21ème jour du procès du 28 septembre. Ce lundi, 21 novembre 2022, c’est le Margis Mamadou Aliou Kéita qui est appelé à la barre par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara, qui officie l’historique procès des crimes du 28 septembre au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry. Accusé d’avoir violé une femme (qu’il dit être la tante de sa copine), l’accusé a plaidé « non coupable » des faits pour lesquels il comparaît devant ce tribunal.
Parmi les 12 accusés cités sur la fiche du rôle d’audience, le Margis Mamadou Aliou Keïta est le 7ème comparant, après le passage à la barre du Colonel Moussa Thiégboro Camara, du Capitaine Marcel Guilavogui, du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité (alias Touma), du Capitaine Cécé Raphaël Haba, du Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, du Colonel Ibrahima Camara (dit Kalonzo) tous accusé pour « meurtres, assassinats, vols, pillages, incendies volontaires, vol à main armées, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non assistance à personnes en dangers, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention de matériel de guerre de première catégorie et complicité ».
À la barre, le gendarme Mamadou Aliou KEITA, accusé de viol par une certaine Assiatou Barry, qui serait une des victimes des évènements du 28 septembre. » Je ne connais pas du tout madame Assiatou Barry…Mon éducation et ma formation ne me permettent pas de violer une femme que ce soit au stade ou en dehors du stade « , a réfuté l’accusé.
Dans sa déposition, dame Assiatou Barry déclare que, dans l’enceinte du stade, Mamadou Aliou KEITA lui a donné deux coups de crosse et quand elle est tombée, il l’a violé avec deux autres militaires. Mais c’est seul Mamadou Aliou KEITA qu’elle a reconnu.
» Je n’ai jamais été dans l’enceinte du stade. Ce jour, notre peloton a quitté l’escadron mobile numéro 1 de Kaloum vers 8 heures 30 minutes. Nous sommes arrivés au stade à 10 heures. On a quitté à 10 heures 30 minutes… Je n’ai pas fait plus de 30 minutes au stade. Et je ne suis pas rentré dans l’enceinte du stade. Je n’ai pas été même dans la cour. Notre Jeep était garé juste en face de la station d’essence en face du stade. Je ne suis même pas descendu du Pick-up. J’étais donc aux abords du stade « , a expliqué l’accusé.
» Peut-être parce que je n’ai pas marié la leur »
Mamadou Aliou KEITA dit n’avoir jamais connu Assiatou Barry jusqu’au mardi 29 septembre 2009, quand sa petite amie Mariama Mina DIALLO est venue lui dire la veille que sa tante ( Assiatou Barry) l’accuse de l’avoir frappé au stade. » J’ai été à la maison, je lui ai demandé ( Assiatou) si elle confirmait que je l’ai frappé au stade…Elle n’a rien dit…Elle a juste dit : je ne sais pas « , a dit l’accusé. Après ce jour, il dit n’avoir rencontré Assiatou qu’à deux reprises.
Pourquoi Assiatou l’accuse alors de viol ? Keita dit ne pas le savoir, il suppose que ça peut être parce qu’il n’a pas marié Mariama Diallo dit Mina avec qui il a vécu longtemps avant de marier une autre femme. « Peut-être parce que je n’ai pas mariée la leur « , a-t-il dit. En tout cas, Mamadou Aliou Keita ne souvient pas d’un antécédent particulier entre lui et celle qui l’accuse. Il prend à témoin son ex petite amie.
Je n’ai pas vu de bérets rouges …
Au stade, Aliou KEITA dit n’avoir jamais constaté la présence de bérets rouges au stade 28 Septembre. En revanche, il dit qu’il avait constaté la présence d’autres gendarmes dont certains étaient habillés en Body noir. Ces derniers, il pense que ce sont des éléments de l’Anti-drogue (le service alors dirigé par le colonel Moussa Tiégboro CAMARA).
En réeponse à une question de la partie civile, l’accusé dira aussi qu’il n’a pas constaté la présence des jeunes habillés en maillot du club de football anglais, Chelsea. Aussi, il a dit n’avoir jamais constaté de morts, ni de blessés, encore moins de femmes violées.